Juin 2018.

New York vient de tomber.
Ça n’est pas seulement une rumeur lancée à la va-vite pour faire peur aux gens cherchant asile. C’est une certitude désormais, alors qu’une incroyable vague de migration remonte vers le nord pour évacuer l’état. Et ce sont des centaines de photos du drame qui circulent sur internet et à la télévision, montrant tour à tour les morts dans les rues, arpentant l’endroit comme s’il leur appartenait, les charniers à ciel ouvert au sein même de Central Park, des zones complètes de non droits. On parle de Napalm balancé à même la rue. Ceux, plus au sud du Massachussetts, disent avoir entendu le bruit des explosions, parfois les cris. Difficile de savoir si c’est la vérité…

Cependant, rappelons-nous que New York est à nos portes. L’état, qui avait érigé un mur le mois d’avant pour empêcher quiconque de rentrer, pour éviter de se faire davantage surmener par la population en exil, est tombé. Toutes ces mesures n’ont servi à rien, et c’est l’idée qui tourne dans vos têtes depuis que la nouvelle est tombée. L’épidémie se répand plus vite que les progrès vers le vaccin, tellement qu’il n’est même plus envisageable d’espérer ralentir quoi que ce soit. Il n’y a plus qu’une certitude désormais : trouver ou non un vaccin n’empêchera pas cette fin annoncée.

New Heaven a suivi New York quelques jours après. La vague de migrants a amené avec elle la maladie dans ses rangs, et il n’en fallut pas plus pour introduire le virus à l’entrée de l’état de la Baie. Le nouveau paradis est désormais un champ de ruine où il ne vaut mieux pas vivre, et les populations ont été largement évacués vers des infrastructures capables de les accueillir. Mais dans quelles conditions ? et pour combien de temps ? L’angoisse au cœur, les foules s’amassent dans les quartiers d’Hyde Park et Roslindale. Les mairies d’arrondissements se ferment, comme les écoles qui n’ont plus le droit d’ouvrir leurs portes.

De toute façon, on réclame ces bâtiments pour reloger des refugiés qui fuient l’épidémie dans l’urgence. Les réseaux s’organisent pour abriter et nourrir toutes ces personnes, mais tout est incroyablement maladroit, pressé, fait dans la hâte. Et les mauvaises nouvelles s’enchaînent. Alors l’armée se tient prête à accueillir la marée qui s’annonce, celles de vivants comme de morts, sans savoir s’il sera encore possible de faire la différence dans quelques jours.