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 Am I ever going to recover? || ft. Susana

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Lupe Sanchez
Lupe Sanchez
Modératrice
Métier : Agent immobilier
Informations : Adore le sport | Mesure un mètre soixante cinq pour cinquante deux kilos | A un tatouage derrière l'oreille gauche (date à laquelle elle a vaincu la maladie étant enfant) | A une cicatrice aux côtes (à droite) à cause d'une chute dans une vitrine au cours d'une effraction à l'adolescence | A perdu son fiancé et son bébé il y a plus d'un an | A une peur bleue des hôpitaux | Fume même si elle essaie de se convaincre qu'elle veut arrêter | Chante depuis qu'elle est enfant, c'est sa passion | Est pansexuelle | Préfère le salé que le sucré | A presque une addiction au café

Am I ever going to recover? || ft. Susana Tumblr_inline_nszbc57pUA1rre457_500
Véhicule : Dodge Charger 1976
Inventaire : Un canif
Dim 5 Nov - 22:47



Am I ever going to recover?Lupe & SusanaUn anniversaire, c'est censé être quelque chose de joyeux normalement. En tout cas, c'est comme ça que j'ai toujours vu la chose. C'est comme ça que le monde entier voit la chose, à mon avis. Mais bizarrement aujourd'hui, je ne vois pas la chose comme ça. Je ne suis pas capable de sourire, de penser à quelque chose de positif. D'ailleurs, je n'ai pas pu aller travailler. Je savais bien, en me couchant hier soir, que cela ne serait pas possible aujourd'hui. Alors j'ai appelé mon assistante et je l'ai prévenue de mon absence, sans pour autant lui dire pourquoi.

Il y a un an, jour pour jour, j'étais en train de vivre une sorte de rêve. Il y a un an, jour pour jour, je pensais que la vie ne pourrai pas me faire de pire coup que ceux qu'elle m'avait déjà fait auparavant. Il y a un an, jour pour jour, je me suis rendue compte qu'il ne fallait pas que je pense que la vie pouvait être clémente. Il n'avait fallu que quelques secondes pour que tout bascule encore une fois. Pour que je fasse un malaise au volant. Pour que je perde l'homme que j'aimais et mon enfant.

Assise sur une chaise sur mon balcon, un plaid autour de mes épaules, je bois distraitement mon café tout en fumant une énième cigarette. Je ne sais pas depuis quand je suis là, je sais juste que j'ai les doigts et les pieds gelés. Mais je m'en fiche bien. Je repense à cette nuit, à ce moment où j'ai perdu tout ce que j'avais. Encore une fois, je sens des larmes rouler sur mes joues et je les essuie du revers de ma manche. Je sais que ça ne sert à rien, que d'autres viendront les remplacer bien vite. Je suis d'ailleurs si concentrée dans mes souvenirs que je n'entends pas la porte d'entrée s'ouvrir. Certainement Susana qui rentre.

A ce qu'il parait le temps guérit tout. Personnellement, je n'en suis pas certaine...

©️ Justayne
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Olivia S. Cooper
Olivia S. Cooper
Administratrice
Métier : Chef-cuisinière
Informations : 1m57, 45kg » A passé les premiers temps de l'épidémie au Stade » Yeux verrons : Le gauche est noisette quand le droit est noir. Elle a une petite cicatrice en-dessous de ce dernier, la cause de cette bichromie. Elle voit d'ailleurs moins bien de cet oeil. » A grandi à Chicago, elle a un légère accent de la côte Est » Très habile avec des couteaux » A perdu son mari durant en Juillet 2018. Elle lui parle pour ne pas l'oublier » Était enceinte de lui au moment de sa mort, ce qui fait qu'elle n'a pas réussi à nouer des liens avec son enfant ou à le reconnaitre. Elle garde ses distances avec lui depuis sa naissance » Plutôt têtue » Parle très peu d'elle » Adore enseigner » Ne sait pas conduire » Garde les cheveux aux niveaux des épaules depuis une mésaventure avec un rôdeur » Cuisiner lui permet de se changer les idées » Mère pour la seconde fois depuis le 24 août 2020 d'une petite fille nommée Romy qu'elle a eu avec Ludwig

Am I ever going to recover? || ft. Susana 68398d62fd2bba3d38803a0bc1bfd32e
Véhicule : 4x4 Jeep
Inventaire : Flacon de solution hydroalcoolique (50 mL, environ 40 utilisations), Kit de premiers soins (4 compresses stériles, produit désinfectant, 8 pansements, 2 bandages), Demi-masque filtrant anti-particules (FFP3) : filtre 99% des particules
Lun 6 Nov - 21:44

« Vuelve a la cama, querida… » Souffla Susana en apercevant sa fille se rendant jusqu’à la fenêtre. Derrière celle-ci, elle aperçut la silhouette de sa petite sœur, prostrée dans son coin, isolée de tout.
« Pero… Lupe està… » Tenta la petite en la désignant du doigt
« Querida… » Coupa-t-elle dans la foulée, le regard toujours doux, mais la voix qui ne souffrait d’aucun refus.
« Ya voy… » Murmura la petite, filant dans le couloir en courant.

La nuit était tombée depuis un moment et elle, elle avait tardé comme jamais à rentrer. Le boulot l’avait retenu, ses recherches aussi. Le couvre-feu installé, elle avait dû compter sur une escorte pour pouvoir retourner chez elle et rejoindre sa petite sœur et sa fille. Elle avait fait des pieds et des mains pour obtenir ce qu’elle désirait, parce qu’aujourd’hui était un jour particulier. Un anniversaire sombre, qu’elles devaient passer ensemble.

Susana aurait voulu rentrer plus tôt, juste pour pouvoir être avec Lupe. Elle avait avancé ses recherches au mieux, jusqu’à s’arracher les cheveux d’exaspération en se disant que ça n’allait pas assez vite. Elle n’arrivait à rien, depuis longtemps déjà. L’espoir s’amenuisait, et elle se demandait si le plus important n’était pas d’être, tout simplement, avec ses proches dans ces temps compliqués. Mais si elle abandonnait, si elle baissait les bras, alors d’autres le feraient ensuite et il n’y aurait plus personne pour donner une chance à l’humanité.

Son caractère, son implication, l’empêchait de jeter l’éponge. Mais à cause de ça, Susana était obligée de sacrifier sa vie de famille. Elle ne voyait quasiment plus sa propre fille, n’avait pas de nouvelles de ses sœurs. Si elle ne vivait pas dans le même appartement que sa cadette, probablement ne la verrait-elle pas davantage. Pinçant les lèvres, la cubaine se planta à côté de la porte vitrée, l’ouvrant doucement pour se glisser aux côtes de la brune.

Regard bienveillant, petite sourire en coin, d’une douceur inégalée lorsqu’il s’agissait de Lupe, elle la couva des yeux.

« Tu devrais pas être seule aujourd’hui. » Lui souffla-t-elle en pinçant les lèvres. « J’ai essayé de rentrer plus tôt pour être avec toi, mais je n’ai pas réussi. » S’excusa-t-elle à travers ces mots. « Tu veux en parler ? »

Susana n’avait même pas retiré ses gants. Elle le fit sous les yeux de sa sœur, pour tendre sa main et saisir celle de sa cadette. Gardant le même sourire, elle tira de son autre main sur son plaid, pour recouvrir ses jambes.

traduction:


Dernière édition par Susana L. Sanchez le Dim 12 Nov - 13:20, édité 1 fois
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Lupe Sanchez
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Véhicule : Dodge Charger 1976
Inventaire : Un canif
Jeu 9 Nov - 10:57


J'ai toujours voulu faire croire au monde entier que j'étais quelqu'un de fort. Quelqu'un qui n'était ni du genre à baisser les bras ni du genre à laisser couler la moindre larme. Pourtant, j'avais rapidement dû me rendre à l'évidence. La première personne que j'essayais de convaincre c'était moi-même. Si l'on ne ressent rien et que rien ne nous attend, alors on ne peut pas souffrir, non? Cela semblait plutôt logique. Enfin, moi j'en avais l'impression. J'en ai toujours eu l'impression. Mais aujourd'hui j'en viens à douter. Comme si la vie m'avait donné le coup de trop l'an dernier. Malgré moi je continue encore d'espérer que j'aurai la force de passer au dessus de tout ça et de me relever.

A l'âge de seulement six ans on me diagnostiquait déjà un cancer avec, il faut l'avouer, très peu de chances de survie. Puis quand je m'en suis sortie, au lieu d'agir avec intelligence, j'ai décidé de m'attirer des problèmes en grande quantité jusqu'à me faire séparer de ma famille pour me faire mettre en foyer. Et quand enfin j'avais l'impresion d'avoir enfin à nouveau les idées en place, que ma vie allait se redresser et que tout irait bien dans le meilleur des mondes, un simple malaise fit en sorte de tout faire s'envoler d'un seul coup. Comme un coup de fusil ferait s'envoler toute une nuée de corbeaux tranquillement installés sur un arbre.

Derrière moi, malgré la fenêtre fermée, j'entends des voix. Celle de ma nièce, Luz, mais aussi celle de ma soeur. Elle est donc bien rentrée. Je lève le regard vers le ciel, en me demandant depuis combien de temps la nuit est tombée. Et je me rends compte que j'aurais déjà dû faire à manger pour la petite, m'occuper d'elle. Et une nouvelle culpabilité m'assaille. Mais lorsque j'essaie de me hurler de me lever pour aller rattraper mon erreur, je tourne la tête et voit Susana debout à côté de moi. Immédiatement, je me fige et la regarde. La douceur dont elle fait toujours preuve face à moi... Cela m'a toujours perturbée. Moi qui n'ai jamais vraiment été capable de faire quoi que ce soit pour elle. Je m'en veux pour ça aussi.

« C'est rien, tu sais. Enfin, tu as ton travail... Perdóname, j'ai pas vu l'heure et j'ai pas fait à manger pour Luz. J'étais juste... Je sais pas, en train de revivre encore et encore ce qu'il y a eu il y a un an... Je comprends toujours pas... » Lâchais-je d'une petite voix, presque désolée. Ou plutôt carrément désolée en fait. Lentement, je serre de ma main glacée la main de ma soeur. Ses doigts semblent si chauds par rapport aux miens que cela me brûlerait presque. Je me recroqueville un peu sous le plaid, réellement gelée jusqu'aux os, et relève le regard vers mon aînée après que mes yeux se soient posés sur le cendrier qui débordait près de son pied. « Et je sais, j'ai fumé et t'aimes pas ça... Désolée. » Parfois j'ai l'impression que je suis toujours une enfant. Que je ne suis pas capable de me comporter en adulte quand je suis sous le regard de Susana. Peut-être que c'est parce que je n'ai jamais vraiment eu une enfance normale. Allez savoir.



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Olivia S. Cooper
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Inventaire : Flacon de solution hydroalcoolique (50 mL, environ 40 utilisations), Kit de premiers soins (4 compresses stériles, produit désinfectant, 8 pansements, 2 bandages), Demi-masque filtrant anti-particules (FFP3) : filtre 99% des particules
Jeu 9 Nov - 21:32

« Ne t’en fais pas pour ça, Lupe, je vais m’occuper d’elle. On aura enfin un moment à nous en presque un mois… » Souffla l’épidémiologiste avec un sourire amusé.

Elle serra un peu plus la main de sa petite sœur, comme pour la soutenir. C’était là où elle s’en voulait de ne pas avoir pu rentrer plus tôt. Car elle savait que la vie avait été rude avec Lupe, encore plus en cette journée d’anniversaire. Susana pinça les lèvres, adressant à sa benjamine un sourire contrit. C’était dur pour elle aussi : dur de la voir dans un état pareil alors qu’elle méritait enfin de souffler un peu. Elle aurait aimé pouvoir faire quelque chose pour qu’elle soit épargnée, d’avoir le pouvoir de remonter le temps et de les empêcher de monter dans cette voiture.

« Elle s’inquiète aussi pour toi, tu sais ? Elle voit que tu n’es pas bien. » Renchérit la cubaine avec une petite moue sur le visage, alors qu’elle désignait sa fille du chef. Cette dernière était « cachée » censément dans l’angle du couloir, à se demander ce qu’elles se disaient.

Rien de très concret, pour l’instant. Susana secoua la tête aux excuses de sa petite sœur sur la cigarette. L’odeur était entêtante, désagréable, mais elle pouvait bien faire l’impasse là-dessus pour l’occasion. C’était un jour comme il y en avait cinquante pour des gens comme elles dans le monde. Un jour qu’on n’aimait pas affronter seule, pas sans le soutien d’un vice pour endurer en serrant les dents.

« C’est difficile, je sais. » Souffla-t-elle en se redressant. « La journée est presque finie, ça ira mieux demain… » C’était bien la pire phrase de réconfort du monde, elle s’en rendait compte. « On va se mettre au chaud, et dès que Luz sera couchée, on discutera toi et moi. » Assura-t-elle à sa cadette. « Je te prépare une soupe, et tu as intérêt à la boire si tu veux devenir grande un jour. » Se moqua-t-elle doucement avant de poser un baiser sur le front de Lupe.

Elle l’aida à se remettre sur ses jambes pour la ramener à l’intérieur. Là, où la chaleur parut presque étouffante comparée à l’extérieur. Ça lui fit un bien fou, alors qu’elle avisait sa petite fille d’un sourire doux :

« Qu’est-ce que tu veux ? » Lui demanda-t-elle avec un sourire en coin. « Des céréales et du chocolat ? » Suggéra la petite en se dandinant sur ses appuis. « Vale ! » Les yeux de la jeune fille s’illuminèrent tout d’un coup alors qu’elle sauta de joie. « Trop bien ! Tu en prends aussi Lupe ? » Demanda-t-elle dans la foulée, le regard plein d’espoir.

Tout ce sucre allait probablement la travailler un peu, mais comme la mère indigne qu’elle était, Susana avait surtout envie de lui faire plaisir pour l’instant.


Dernière édition par Susana L. Sanchez le Dim 12 Nov - 13:19, édité 1 fois
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Lupe Sanchez
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Dim 12 Nov - 11:39


Ce qui me fait le plus peur, avec le temps qui passe, c'est qu'au fur et à mesure je me rends compte que certaines choses qui sont décrites par les gens dans des témoignages ou des bouquins ne sont pas des conneries. Des trucs qu'ils racontent uniquement pour dramatiser la chose et qu'on les plaigne. Moi, personnellement, j'ai horreur de ça. Donc c'est la raison pour laquelle je ne parle que très peu de ce que je peux traverser. J'essaie de tout ravaler à l'intérieur de moi-même, de me montrer forte et de garder la tête haute. Mais malheureusement certaines personnes m'empêchent de me comporter de la sorte.

Je n'ai jamais pu mentir à ma plus grande soeur, pas même quand j'étais toute petite. Je ne lui ai même jamais menti quand j'étais ado et en plein dans ma crise de rébellion à la con. Quand elle me demandait ce que je faisais de mes journées, j'étais bien incapable de lui dire que j'étais à l'école et que je sui vais les cours avec assiduité. Enfin si, ça je pouvais le lui dire quand ensuite j'étais en foyer. Et là, ce soir, je suis une nouvelle fois incapable de lui cacher à quel point je suis désolée. Désolée d'être une loque aujourd'hui, l'ombre de moi-même. Désolée de ne pas avoir pu m'occuper de sa fille comme je le fais d'habitude. Désolée d'avoir fumé alors qu'elle a horreur de ça. Désolée de ne pas être la soeur qu'elle mériterait d'avoir.

Un petit sourire amer vient étirer mes lèvres lorsque Susana vient me dire que les choses iront mieux demain. Que cela passera. Que la journée est bientôt terminée. C'est sûr, la date d'anniversaire sera passée. Mais je ne pense pas que cela va m'apaiser en un claquement de doigts. « Tu crois vraiment qu'un jour ça passera? Moi je pense pas qu'un jour je pourrai oublier que j'ai tué mon fiancé et mon bébé. » marmonnais-je tout en jouant nerveusement avec le plaid entre mes doigts. Mais lorsque les lèvres de ma soeur vinrent se poser sur mon front, une sorte de chaleur se diffusa à partir de ce point et réchauffa mon être. Un sourire sincère illumina cette fois mon visage, le premier de la journée.

Prenant appui sur ma soeur, je me relevais difficilement et à ce moment là, je me suis rendue compte que cela devait facilement faire cinq heures que je ne m'étais pas remise debout. Une petite grimace traversa mon visage alors que mes pieds glacés me portaient presque avec difficulté jusqu'à l'intérieur. La chaleur qui m'entoura à partir du moment où j'avais passé la baie vitrée et que nous l'avions refermée derrière nous me piqua presque tant la différence était importante avec l'extérieur. Surtout pour quelqu'un qui y était restée pendant des heures sans bouger et sans être habillée en conséquence.

Une petite série de soubresauts vint secouer mes épaules alors qu'un fort frisson parcourait mon corps, et d'un coup mon estomac se fit remarquer. Il grogna. Il faut dire que je n'ai encore rien avalé de la journée, et que l'idée d'avoir droit à une soupe de ma grande soeur ne peut que me faire plaisir. Est-ce qu'il y a quelque chose qu'elle ne sait pas faire? Je crois que non, et c'est certainement pour ça aussi que je l'admire. Un petit rire quitte mes lèvres alors que j'observe la scène entre Susana et Luz. Imitant mon aînée et adressant ensuite un clin d'oeil à ma nièce, je reprends les mots de ma grande soeur. Enfin, le mot plutôt. Bref. « Vale! »

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Dim 12 Nov - 13:19

« Je crois que tu n’oublieras jamais ce qu’il s’est passé, Lupe. » Fit Susana avec une petite moue désolée. « Mais tu finiras forcément par aller mieux. »

Sa sœur revenait déjà de loin. Ça n’était pas ainsi qu’elle devait contempler ses progrès : pas en regardant comment elle pouvait être heureuse avant, mais comme elle parvenait à survivre après ce traumatisme. Ça n’était pas seulement une rupture difficile, c’était la perte de deux êtres chers qu’elle avait subie. C’était l’espoir qui s’était étouffé en son sein, de la plus cruelle des manières. Lupe avait le droit d’être malheureuse. Elle avait le droit d’être mal, de pleurer, même si elle faisait tout pour continuer malgré tout. Ça n’était pas grave d’être triste, d’être désespéré. Ce qui était grave, c’était d’abandonner, et ça, Susana ne laisserait jamais faire.

« Tout ne se règle pas en un jour, on est bien placées pour le savoir. » Témoigna-t-elle. « Et toi aussi tu gouteras au bonheur à nouveau. Et tu n’as tué personne. » Précisa-t-elle.

Lupe était chanceuse : elle avait aimé sincèrement. Elle avait pu embrasser la sincérité des sentiments de la plus belle des manières. Susana voulait que sa sœur se souvienne de ça, pas du fait qu’elle était toute seule désormais, abandonnée de son compagnon, de ses projets, de ses hypothétiques enfants. Elle ne voulait pas qu’elle le pense parce qu’elle était incapable de la laisser en arrière. Et un diner en famille pour se le rappeler était la meilleure chose à faire.

Les trois filles passèrent cet instant ensemble, en dévorant leurs bols de céréales en parlant de la journée de Luz. La petite avait tant à dire aux autres, ravie de pouvoir partager enfin un moment avec sa mère. Plus tard, avant de partir se coucher, elle appela son père, Harvey, pour lui parler quelques minutes. Susana fut contrainte de l’avoir au téléphone aussi, et il lui passa un savon parce que sa fille était toujours réveillée à cette heure-ci. La cubaine n’en fit pas cas, très franchement, elle avait passé l’âge de se faire réprimander pour des bêtises pareilles.

« Tu vois, ça s’est bien passé. » Souffla la brune en tombant à côté de sa sœur sur le canapé. Fatiguée, elle tint bon néanmoins en regardant sa petite Lupe. Sa main vint chercher celle de sa benjamine. « Elle est couchée. » Lui assura-t-elle dans la foulée.

Elles pourraient parler maintenant. Dire tout ce qu’elles avaient sur le cœur. Se plaindre pendant des heures s’il le fallait d’à quel point la vie était injuste avec elles. Essayer de trouver du blanc dans tout ce noir étouffant, croire au lendemain et à un avenir bien meilleur que celui-ci. Parce que l’espoir ne disparaissait que lorsqu’il n’y avait plus d’humanité à préserver. Et pour l’instant, elles avaient encore des raisons de se battre. Au moins l’une pour l’autre.
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Lun 20 Nov - 12:03



Je me demande comment se seraient passés tous ces événements si je n'avais pas eu Susana à mes côtés. Je pense que je n'aurai pas su me relever, continuer d'avancer. Je me serais laissée couler sans même chercher à me débattre. J'ai beau faire comme si rien ne m'atteignait jamais, dans le fond je ne suis pas aussi forte que je ne peux le prétendre. Peut-être que c'est ça mon plus gros problème. Je déteste demander de l'aide aux autres, mais parfois il faudrait que je ravale un peu ma fierté et que j'apprenne à le faire. Pour mon bien.

Ma main fermement attachée à celle de ma grande soeur, ses mots sont comme une potion magique qui parviendrait à soigner n'importe quel mal. Elle a toujours su faire ça de toute façon. Me rassurer, me faire sourire. M'aider à aller mieux, à me battre contre les malheurs de la vie. Et ce n'est pas comme si je n'avais jamais eu à affronter ces derniers. Je pense même que je les collectionne. Alors si jamais quelqu'un en veut quelques uns, je ne dis pas non. C'est gratuit, servez-vous.

La douceur avec laquelle Susana peut prendre soin de moi me touche profondément, et en l'entendant me rassurer je ne peux m'empêcher de sentir une larme rouler sur ma joue. Je viens rapidement l'essuyer du revers de ma manche et affiche un petit sourire triste. C'est toujours mieux que rien non? « Gracias por estar ahí.. » Dis-je d'une petite voix avant de suivre mon aînée à l'intérieur pour rejoindre sa fille.

Le repas se passa bien, face à ma nièce j'affichais même un sourire bien qu'évidemment forcé. Je n'ai pas spécialement envie de l'inquiéter cette petite. Elle ne le mérite pas. Elle a déjà bien assez à faire en s'inquiétant pour sa mère qui ne rentre que tard le soir et accompagnée par des policiers puisque le couvre-feu est en vigueur depuis quelques temps. Je laisse ma grande sœur aller coucher sa fille, nous servant deux cafés avant de les poser sur la table basse du salon et de m'y installer en serrant une nouvelle fois le plaid autour de mes épaules. Je ne me suis toujours pas réchauffée. En même temps, à passer la journée dehors... Ce n'était pas très malin.

Serrant la main de ma sœur dans la mienne, je la regarde et viens ensuite poser ma tête sur son épaule en fermant les yeux pendant quelques instants. « Pourquoi j'ai l'impression que j'arriverai jamais à sortir la tête de l'eau? J'veux dire... Soit la vie merde avec moi, soit j'merde avec la vie. Si on regarde bien, techniquement maintenant ce serait à mon tour. Mais j'aimerais juste une vie normale moi... Tu crois que c'est encore possible? Avec tous ces trucs qui se passent en ce moment? »

Je soupire et me redresse un peu, décidant d'arrêter de me plaindre pour l'instant. Je déteste être comme ça. Je bois rapidement quelques gorgées de mon café, me réchauffant un peu ainsi, et je regarde ensuite ma soeur avec inquiétude. « Et toi comment tu vas ? Je m'inquiète de te voir toujours rentrer aussi tard le soir, même si t'es accompagnée par des flics... Et puis Luz s'inquiète aussi pour toi... J'essaie de la rassurer au mieux, mais elle te réclame toujours quand elle va au lit. Je pense que ça lui a fait du bien que ça soit toi ce soir. » Dis-je doucement. Je sais bien que cela fait souffrir Susana également, de ne pas être assez présente pour sa fille. Mais moi, j'ai peur qu'ils ne lui en demandent trop. Elle ne peut pas réussir à sauver l'Amérique entière toute seule. Ils n'ont pas le droit de demander tout ça à ma grande soeur...

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Olivia S. Cooper
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Lun 20 Nov - 20:59

« Pourquoi ? » Répéta-t-elle avec un petit soupir résigné, adressa à sa sœur un sourire doux. « Parce que ce n’est pas rien ce qui t’es arrivée, Lupe. » Affirma-t-elle à la suite, sans chercher à prendre de détour.

Lupe pouvait avoir l’impression que le sort s’acharnait. Effectivement, elle ne traversait pas de périodes faciles, et ceux depuis longtemps. En fait, sa benjamine avait eu droit à quelques pauses pour reprendre son souffle. L’impression parfois que la vie lui avait donné du bonheur juste pour lui retirer ensuite. Difficile de voir le verre à moitié plein dans cette configuration. Susana n’était pas croyante, pas comme la majorité des gens de sa famille, mais elle avait la sensation qu’il y avait quelque chose d’étrange là-dedans : du hasard, de la malchance, ou l’influence d’une divinité quelconque. Lupe devait vraisemblablement être mise à l’épreuve.

« Tu as perdu beaucoup en très peu de temps, tu as le droit de prendre le temps pour te remettre de tout ça. » Affirma-t-elle en serrant la main de sa petite sœur. Le coude posé sur le dossier du canapé, elle ajouta dans la foulée : « Seulement si tu n’abandonnes pas l’idée d’aller mieux un jour, entiendes ? »

Son froncement de sourcil n’attendit que la confirmation de sa cadette. Elle ne lui laissait pas vraiment le choix, à dire vrai. Susana était persuadée qu’avec le temps, le monde finirait par lui sourire. Que d’une certaine manière, elle se relèverait bien plus forte qu’avant de toutes ces étapes de sa vie. Il y avait des pages à tourner, d’autres à déchirer. Lupe était juste à un moment charnière. De plus belles choses l’attendraient ensuite, il fallait y croire.

Ce qui n’était peut-être pas le cas du reste de l’humanité. La cubaine sentit son cœur se serrer en pensant à sa fille qui s’inquiétait pour elle. C’était triste : les enfants ne devaient pas s’en faire pour leurs parents. Mais Susana n’avait pas l’impression d’avoir le choix. Pas avec une menace comme celle-ci pesant sur les épaules du monde.

« Hm… ça va… » Mentit-elle avec un sourire doux. « Je suis juste… Vraiment fatiguée de tout ça. C’est… Compliqué. » Affirma-t-elle ensuite. Demain, Kenny reviendrait cogner à sa porte pour venir l’escorter jusqu’au laboratoire où elle bossait comme une dingue. « Promets-moi de ne pas trop traîner dehors le soir, d’accord ? Si un contrat se termine tard, tu te fais raccompagner, ok ? » Fit-elle en se penchant vers sa sœur, captant son regard en arborant une mine on-ne-peut-plus sérieuse. « Et Luz… Ne la laisse pas seule non plus. Si je te dis de ne pas l’amener à l’école, ne le fais pas. »

Elle avait besoin de cette promesse. Pour ne pas s'inquiéter pour elles.
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Lupe Sanchez
Lupe Sanchez
Modératrice
Métier : Agent immobilier
Informations : Adore le sport | Mesure un mètre soixante cinq pour cinquante deux kilos | A un tatouage derrière l'oreille gauche (date à laquelle elle a vaincu la maladie étant enfant) | A une cicatrice aux côtes (à droite) à cause d'une chute dans une vitrine au cours d'une effraction à l'adolescence | A perdu son fiancé et son bébé il y a plus d'un an | A une peur bleue des hôpitaux | Fume même si elle essaie de se convaincre qu'elle veut arrêter | Chante depuis qu'elle est enfant, c'est sa passion | Est pansexuelle | Préfère le salé que le sucré | A presque une addiction au café

Am I ever going to recover? || ft. Susana Tumblr_inline_nszbc57pUA1rre457_500
Véhicule : Dodge Charger 1976
Inventaire : Un canif
Sam 6 Jan - 1:06



Qui suis-je pour oser perdre du temps ainsi ? A me lamenter sur mon sort, à pleurer mon passé plutôt que de penser à mon futur. A me détruire en pensant que cela pourrait résoudre mes problèmes alors que cela ne fait qu'en créer aux gens qui m'entourent et que j'aime ? Qui m'aiment eux aussi. Et qui s'inquiètent. Alors qu'il y a déjà tant de choses pour lesquelles il faut s'inquiéter au quotidien. Des choses actuelles. Des problèmes qui apparaissent au jour le jour et qui grandissent même si personne n'y prête attention. Si tout cela continue d'avancer sans se préoccuper du reste ni de ce qui a bien pu se passer auparavant, pourquoi ne suis-je pas capable de faire la même chose ?

Ma grande sœur a toujours pris soin de moi. D'aussi loin que je puisse m'en souvenir, elle a été là dès que j'avais besoin d'elle. Même si elle avait ses propres affaires à régler. Ses propres problèmes à gérer. Elle a déjà fait tant de concessions pour moi. De quel droit est-ce que je continue encore de lui causer du tort alors qu'elle est occupée presque jour et nuit par son travail ? Son « devoir » envers la société. Elle prend tellement de temps pour les autres que je me demande souvent quand est-ce qu'elle le fera pour elle-même. Généralement je fais en sorte de la soulager. Aujourd'hui ne devrait pas faire exception.

Là tout de suite, je crois que je suis la personne que je déteste le plus au monde. D'être aussi égoïste. De ne pas être capable de voir à quel point ma grande sœur a besoin de moi, peut-être même plus que je ne peux avoir besoin d'elle en cet instant précis. Son quotidien est difficile. Elle enchaîne les heures pour essayer d'apporter une solution au pays tout entier. Alors que moi, mon travail ne consiste en rien de bien compliqué ou stressant. Faire tourner une affaire, m'assurer que des gens viennent louer ou acheter les appartements que j'ai à leur faire prendre, et le tour est joué. Je n'ai pas une épée de Damoclès qui flotte au dessus de ma tête à chaque seconde qui passe. Elle si.

Je regarde la main de mon aînée tenir la mienne et je me demande encore comment je fais pour ne pas me rendre compte de la chance que j'ai. J'écoute ses mots, et j'ai l'impression que c'est comme si l'on venait d'allumer un feu au creux de ma poitrine. Comme si avec ses mots, Susana réussissait à faire fondre la glace qui paralysait mon cœur et mon esprit depuis bien longtemps maintenant. Aller Lupe, t'es plus forte que ça. Tu le sais. T'as déjà réussi à surmonter bien pire. Et à n'en sortir que plus forte. Alors lève la tête, et bats-toi. Ce n'est pas comme si j'étais la seule à avoir perdu quelqu'un. On est tous déjà passés par là. Et pourtant, on ne croise pas que des loques dans la rue. De toute façon, je ne veux pas en être une. Je vaux mieux que ça. Je le sais. Et ma sœur croit en moi. Alors je ne peux pas la décevoir.

« Te lo prometo. » Dis-je simplement en réponse à sa condition, un sourire étirant mes lèvres et mon regard planté directement dans le sien. J'avais besoin qu'elle sache que j'étais sincère en disant cela. Je ne suis pas du genre à rompre les promesses que je fais. Et je venais de lui faire la promesse d'aller mieux. Il faudra du temps, certes. Mais j'y arriverai.

Grimaçant en entendant sa réponse, je suis intimement convaincue qu'elle me ment lorsqu'elle me dit que ça va. Est-ce par politesse que je ne le lui fais pas remarquer ? Non, bien sûr que non. C'est parce qu'elle est mon aînée. Et non seulement je la respecte, mais en plus je sais qu'elle vient de mentir parce qu'elle veut me protéger. Encore une fois. Je serre doucement sa main dans la mienne et l'écoute me donner des consignes pour ma propre sécurité. Puis concernant Luz. Si elle me dit de ne pas la ramener à l'école, je ne dois pas le faire. De toute façon je ne l'aurais pas fait en temps normal, mais alors encore moins maintenant que les choses sont aussi étranges là dehors.

Je hoche la tête et viens caresser le dos de sa main avec mon pouce pour tenter de la rassurer. « C'est promis, je serai prudente. De toute façon, je sors déjà jamais sans être armée en temps normal alors encore moins maintenant... Et pour les contrats t'en fais pas, je fais toujours en sorte de rentrer tôt pour aller chercher Luz à l'école. J'ai pas envie de la confier à une nounou. On sait jamais. Mais si jamais ça devait arriver un jour, je me ferai raccompagner c'est promis. Pareil pour le reste. Je te promets de pas la laisser seule ni de faire le contraire de ce que tu me dis la concernant. » Lâchais-je une nouvelle fois en toute sincérité.

Me penchant un peu, je viens embrasser le front de Susana avant de la lâcher et d'aller nous servir à chacune un verre de vin. Luz est au lit, et je pense que ça nous fera le plus grand bien de décompresser un peu et de penser à autre chose que le mal qui nous tourmente chacune de notre côté. Revenant auprès d'elle, je me réinstalle à ma place avant de tendre son verre à ma sœur. Un sourire bienveillant aux lèvres, je trinque avec elle rapidement. « Et si on se détendait un peu ? Qu'on essayait de penser à autre chose avant d'aller dormir ? J'pense que ça peut pas nous faire de mal... »

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